quarta-feira, 4 de setembro de 2013

Portugais ou brésilien ? (1) La prononciation



Il serait évidemment impossible de parler d’un accent brésilien tout comme d’un accent portugais, vu la diversité des façons de parler dans ces pays. (Vous noterez au passage que compte tenu de mon
manque de connaissance, je ne mentionne même pas les variantes africaines de la langue, encore moins l’asiatique et la timorienne.) Toutefois, il y a des caractéristiques propres à chacun des côtés de l’Atlantique :

Le L en fin de syllabe : Tandis que cette lettre est bien marquée chez nos cousins ibériques, elle tend à devenir un simple ‘‘ou’’ chez nous. Au Brésil, on dira [maw] pour mal (‘‘mal’’) et pour mau (‘‘mauvais’’, ‘‘méchant’’) ; au Portugal, on dira [mawl] pour le premier et [maw] pour le dernier.

Le D et le T suivis d’un son [i] : Une bonne partie des Brésiliens prononcent dj et tch dans ces situations, ce qui ne se vérifie pas au Portugal. Pour dia (‘‘jour’’, ‘‘journée’’) et tia (‘‘tante’’), les Portugais disent simplement [d'iᵃ] et [t'iᵃ], alors que nous disons [ʤ'iᵃ] et [ʧ'iᵃ].

Les consonnes intervocaliques douces des Portugais : Il est à noter également que les Portugais ont une manière particulière de prononcer le D entre voyelles : quand ils disent nada (‘‘rien’’), ils font un [đ] très doux, un peu comme les Espagnols – la prononciation brésilienne fait un [d] plus marqué. Il en va de même pour le B et pour le G intervocaliques.

Les diphtongues EI e OI : Au Brésil on distingue encore le EI et le OI dits ‘‘fermés’’ (prononcés [eı] et [oı]) et le EI et le OI dits ‘‘ouverts’’ (pronocés [ɛı] et [ɔı]) ; c’est ainsi que aldeia (‘‘petit village’’) se prononce [awd'eıᵃ] et ideia (‘‘idée’’) se prononce [id'ɛıᵃ]. Cette fifférence phonétique n’existe plus au Portugal.

Le E atone : Un trait du portugais lusitanien qui déroute certains Brésiliens, c’est l’habitude portugaise d’ « avaler » le E atone de certains mots. À Lisbonne, on entendra [sm'anᵃ] pour semana (‘‘semaine’’), alors qu’à Rio, on scandera [sem'ãnᵃ]. Les chanteuses de fado prononceront crer (‘‘croire’’) et querer (‘‘vouloir’’) de la même façon : [kr'er]. Dans un air de samba, on aura moins de mal à percevoir la différence entre [kr'er], pour le premier, et [ker'er], pour le dernier.

En plus d’être annulé, au Portugal le E atone peut aussi être prononcé [ɨ], un son difficile à décrire sans avoir recours à un vocabulaire trop technique – pour simplifier, disons simplement qu’il s’agit d’un [i] que l’on articule sans trop élever la langue. Cette explication n’éclaircissant peut-être pas vraiment les choses, je vous conseille d’observer comment un Portugais prononce des mots comme que et de : [kɨ] et [dɨ]. Au Brésil, on dit [ki] et [ʤi].

La nasalisation : Au Portugal, le diphtongue nasal formé dans des mots tels que bem (‘‘bien’’) a une réalisation très ‘‘ouverte’’, [b'ajɲ], alors qu’il est très nasalisé au Brésil [b'ẽjɲ]. D’une manière générale, me semble-t-il, les Portugais nasalisent moins que les Brésiliens. C’est ainsi qu’ils diront [difr'ɛnt] pour diferente (‘‘différent(e)’’), alors que nous dirons plutôt [ʤifer'ẽʧ'i].

Le ‘‘chuintement’’ : Il y a beaucoup de régions au Brésil où le S en fin de syllabe est prononcé ch (notamment à Rio et dans certaines régions du Nordeste) – on rigole souvent à propos du carioca esperto (le natif de Rio débrouillard et beau parleur), en traînant bien le S. Mais au Portugal, il arrive un phénomène fascinant : dans certains mots où on trouve le groupe de lettres SC, le S en fin de syllabe, prononcé ch, finit par « avaler » le C qui le suit, ce qui fait que nascimento (‘‘naissance’’) soit prononcé [naʃim'ɛntᵘ] au pays de nos ancêtres, alors que l’on dit [nasim'ẽtᵘ] chez nous.

Il y a évidemment beaucoup d’autres aspects intéressants à aborder dans le volet prononciation, mais la discussion ci-dessus peut servir d’introduction à ceux qui s’intéressent à cette thématique.

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